Textes sur la semaine de 4 jours (exercice PE)

Je propose ici aux étudiants du PIO deux séries de documents, à usage modulable (exercice ou simple consultation de l’analyse).

La première série est constituée par les trois articles trouvés sur le site de Libération concernant cette réforme récente.

XXXX           ARTICLE 1       XXXX

Recueilli par VÉRONIQUE SOULÉ

QUOTIDIEN : mardi 2 septembre 2008

«TOUS CEUX QUI EN ONT BÉNÉFICIÉ JUSQU’ICI EN ONT ÉTÉ CONTENTS»

Anne Kerkhove, présidente de la seconde fédération de parents d’élèves, la Peep, classée à droite, à la différence de la FCPE.

«D’une façon générale nous sommes pour la semaine de quatre jours. Tous ceux qui en ont bénéficié jusqu’ici, avec des vacances écourtées, en ont été contents, comme nous à Lyon, où elle a été instaurée en 1989. Mais à la Peep, les avis sont très partagés. Certains défendent le samedi et trouvent que c’était un jour plus décontracté pour les parents. Mais dans les sondages 80% se prononcent pour sa suppression.»

 «C’était important que l’Education nationale puisse résoudre le problème de l’échec scolaire. Mais c’est un vrai casse-tête de savoir où placer les deux heures de soutien personnalisé. Il faut que ce soutien se mette en place en tenant compte des contraintes de chacun, des familles mais aussi des mairies pour qui cela n’est pas toujours simple. Il y a des moments d’apprentissage meilleurs que d’autres dans la journée. Il faudrait dès lors mettre ces heures de soutien lorsque les enfants sont plus réceptifs, en fin de matinée ou en fin de journée. J’avoue que j’ai du mal à trouver une solution convenable pour tous. L’essentiel est d’arriver à réduire l’échec scolaire, c’est bien là l’objectif. Il faudra faire au plus vite des évaluations de ce dispositif.

«La semaine passe de 26 à 24 heures et les nouveaux programmes demandent plus de concentration de la part des enfants. Cela n’engage que moi, mais cela me semble jouable. L’important n’est pas seulement ce qui se fait en classe. On ne peut dire : on fait 24 heures puis plus rien. Peut-être faudra-t-il plus de travail à la maison. C’est donc une excellente idée mais elle n’est pas simple à mettre en place.»

 XXXX   ARTICLE 2 XXXX

«FAIRE DU SOUTIEN DURANT LA PAUSE DE MIDI, C’EST UNE INEPTIE»

François Testu Chronobiologiste, professeur à l’université de Tours, coauteur de Rythmes de vie et rythmes scolaire, èd.Masson, 2008.

 «On n’a tenu aucun compte des travaux des scientifiques. Vous ne trouverez pas une seule recherche démontrant le bien-fondé de la semaine des quatre jours. Alors que les enfants ont besoin d’avoir des rythmes, elle crée des ruptures, avec le mercredi et le week-end. Et il a été démontré que les enfants ne se couchent pas plus tôt les soirs où ils travaillent le lendemain.

«C’est sans doute une solution qui satisfait le plus souvent les parents. Mais ils n’ont pas réalisé toutes les conséquences néfastes. Celles-ci vont peser surtout sur les enfants de milieux défavorisés, qui sont à la peine dans les apprentissages et qui n’ont pas un environnement structurant. D’un point de vue pédagogique, il y a aussi une supercherie : les programmes se sont alourdis et l’on affirme que l’on va faire en vingt-quatre heures davantage que ce que l’on devait faire en vingt-six heures.

«Cela va creuser le fossé. Prenons un enfant qui vit dans une ville avec des moyens réduits, sans centre aéré, ni structure d’accueil le mercredi. Certains parents peuvent prendre quelqu’un pour s’en occuper. On en revient à un problème de moyens. Pour le samedi, on avait parlé, au début, d’organiser des activités, mais c’est passé à la trappe.

«Quant à ces deux heures de soutien individualisé destinées aux élèves en difficultés, cela part d’un bon sentiment. Mais c’est un coup d’épée dans l’eau. Il y a déjà des maîtres spécialisés, le réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui sont chargés de remettre ces enfants sur les rails. Et à quel moment de la journée va-t-on les prévoir ? Nous, les chronobiologistes, disons que le niveau de performance s’élève au cours de la matinée, qu’il y a un creux autour du midi, puis qu’il repart dans l’après-midi. Or, il semble que l’on se dirige vers du soutien durant la pause du midi. C’est une ineptie. La solution la moins préjudiciable serait le mercredi. Mais, d’un point de vue pédagogique, est-elle la bonne ? Nous prônons avant tout un allégement de la journée.»

 

XXXXX  ARTICLE 3  XXXX

Semaine de quatre jours : des maires veulent un report

VÉRONIQUE SOULÉ

http://www.liberation.fr/actualite/societe/338684.FR.php

 QUOTIDIEN : samedi 12 juillet 2008

Les réformes dans le primaire ont du mal à passer auprès des maires. Au-delà de leur étiquette politique, beaucoup s’inquiètent de ces bouleversements, souvent introduits sans concertation. Le président de l’Association des maires de France, Jacques Pélissard (UMP), vient ainsi de demander au ministre de l’Education de reporter d’un an l’introduction de la semaine de quatre jours. Simultanément, le président de l’Association des maires de grandes villes, Michel Destot, député-maire de Grenoble (PS), réclame des assurances sur le service minimum à l’école, à la veille de l’examen de la loi à l’Assemblée nationale.

Dans une lettre à Xavier Darcos, Jacques Pélissard évoque les «difficultés» provoquées par la suppression du samedi matin. «Les remontées du terrain» témoignent d’un «sentiment de pagaille», «générateur de beaucoup d’inquiétudes pour les maires». «Les écoles d’un même territoire proposent des schémas différents d’organisation de la semaine, sans tenir compte du périscolaire ou du transport», souligne-t-il. Il prédit des difficultés en sus à la rentrée, «lorsque parents et élus supporteront concrètement les effets de cette réforme».

Le décret sur la suppression du samedi matin prévoit la possibilité d’organiser la semaine en huit demi-journées - ce qui revient à la semaine des quatre jours - ou en neuf demi-journées - avec le mercredi matin. Mais certains recteurs refuseraient la seconde hypothèse. L’académie de Paris a,elle, déjà opté pour les cours sur quatre jours. Michel Destot, dont l’association regroupe 37 villes de plus de 100 000 habitants, critique aussi la semaine des quatre jours. Mais à l’approche du débat, le 15 juillet à l’Assemblée, sur le service minimum à l’école, il demande surtout des garanties sur la responsabilité civile et pénale des communes qui assument ainsi de nouvelles compétences en assurant l’accueil des enfants, une rétribution plus juste et des discussions sur le mécanisme déclenchant le service minimum.

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La seconde série présente ces trois mêmes articles avec l’analyse des idées au fil des textes (l’analyse est en caractères gras):

 

          XXXXX   ARTICLE 1  XXXX

Recueilli par VÉRONIQUE SOULÉ

QUOTIDIEN : mardi 2 septembre 2008

«TOUS CEUX QUI EN ONT BÉNÉFICIÉ JUSQU’ICI EN ONT ÉTÉ CONTENTS»

Anne Kerkhove, présidente de la seconde fédération de parents d’élèves, la Peep, classée à droite, à la différence de la FCPE.

1. «D’une façon générale nous sommes pour la semaine de quatre jours.

Prise de position POUR

 

2. Tous ceux qui en ont bénéficié jusqu’ici, avec des vacances écourtées, en ont été contents, comme nous à Lyon, où elle a été instaurée en 1989. Mais à la Peep, les avis sont très partagés.

Argument POUR : expérimentation jugée concluante

 

3. Certains défendent le samedi et trouvent que c’était un jour plus décontracté pour les parents.

Restriction (=CONTRE) : une minorité de parents appréciait le samedi

 

4. Mais dans les sondages 80% se prononcent pour sa suppression

Précisions sur la prise de position POUR (1) : majorité à 80%

 

5. «C’était important que l’Education nationale puisse résoudre le problème de l’échec scolaire.

POUR : fonction de ce changement : lutter contre l’échec scolaire

 

6. Mais c’est un vrai casse-tête de savoir où placer les deux heures de soutien personnalisé. Il faut que ce soutien se mette en place en tenant compte des contraintes de chacun, des familles mais aussi des mairies pour qui cela n’est pas toujours simple. Il y a des moments d’apprentissage meilleurs que d’autres dans la journée. Il faudrait dès lors mettre ces heures de soutien lorsque les enfants sont plus réceptifs, en fin de matinée ou en fin de journée. J’avoue que j’ai du mal à trouver une solution convenable pour tous.

CONTRE : difficulté : organisation matérielle et spécifiquement horaire de l’aide personnalisée

 

((7. L’essentiel est d’arriver à réduire l’échec scolaire, c’est bien là l’objectif.

(rappel inutile) ))

 

8. Il faudra faire au plus vite des évaluations de ce dispositif.

Demande : il faudra tenir le nouveau système sous surveillance (pour voir quelles modalités horaires conviennent le mieux) = atténuation de la difficulté de (6) : l’expérience donnera la meilleure solution = plutôt POUR, finalement

 

9. La semaine passe de 26 à 24 heures et les nouveaux programmes demandent plus de concentration de la part des enfants.

CONTRE (au sens large) : difficulté annoncée : la tâche des enfants sera plus difficile : plus de notions en moins de temps

 

10. Cela n’engage que moi, mais cela me semble jouable. L’important n’est pas seulement ce qui se fait en classe. On ne peut dire : on fait 24 heures puis plus rien. Peut-être faudra-t-il plus de travail à la maison.

POUR : Proposition d’une solution à ce problème : le travail à la maison

 

11. C’est donc une excellente idée

Prise de position POUR déjà exprimée en (1), mais plus forte ici

 

((12. mais elle n’est pas simple à mettre en place.»

Rappel de (6) dans ce bilan final : ne pas répéter !))

 

                 XXXXX    ARTICLE 2     XXXX

 «FAIRE DU SOUTIEN DURANT LA PAUSE DE MIDI, C’EST UNE INEPTIE»

François Testu Chronobiologiste, professeur à l’université de Tours, coauteur de Rythmes de vie et rythmes scolaire, èd.Masson, 2008.

 

….Le texte entier est CONTRE la réforme

 

«On n’a tenu aucun compte des travaux des scientifiques. Vous ne trouverez pas une seule recherche démontrant le bien-fondé de la semaine des quatre jours.

Argument : Les recherches vont dans un sens contraire à celui de la réforme

 

 Alors que les enfants ont besoin d’avoir des rythmes, elle crée des ruptures, avec le mercredi et le week-end. Et il a été démontré que les enfants ne se couchent pas plus tôt les soirs où ils travaillent le lendemain.

Précision : Les ruptures sont néfastes, il faut à l’enfant un rythme régulier

 

C’est sans doute une solution qui satisfait le plus souvent les parents. Mais ils n’ont pas réalisé toutes les conséquences néfastes.

Désaveu de la position des parents : Ce sont les parents qui sont demandeurs (pas les enseignants), et ils ne sont pas spécialistes du problème

 

Celles-ci vont peser surtout sur les enfants de milieux défavorisés, qui sont à la peine dans les apprentissages et qui n’ont pas un environnement structurant.

Cette réforme va aggraver les inégalités sociales et culturelles

 

D’un point de vue pédagogique, il y a aussi une supercherie : les programmes se sont alourdis et l’on affirme que l’on va faire en vingt-quatre heures davantage que ce que l’on devait faire en vingt-six heures.

La réforme n’est pas réaliste : elle va surcharger l’élève, qui doit faire plus en moins de temps

 

«Cela va creuser le fossé. Prenons un enfant qui vit dans une ville avec des moyens réduits, sans centre aéré, ni structure d’accueil le mercredi. Certains parents peuvent prendre quelqu’un pour s’en occuper. On en revient à un problème de moyens. Pour le samedi, on avait parlé, au début, d’organiser des activités, mais c’est passé à la trappe.

Le clivage est augmenté entre ceux qui peuvent être encadrés et avoir toutes sortes d’activités et les autres : le mercredi et le samedi ne profiteront pas également à tous les élèves

 

«Quant à ces deux heures de soutien individualisé destinées aux élèves en difficultés, cela part d’un bon sentiment. Mais c’est un coup d’épée dans l’eau.

Ces heures sont insuffisantes, ne peuvent être efficaces

 

 Il y a déjà des maîtres spécialisés, le réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui sont chargés de remettre ces enfants sur les rails.

Les moyens existent déjà et sont plus adaptés : cette réforme entraîne une dégradation

 

Et à quel moment de la journée va-t-on les prévoir ? Nous, les chronobiologistes, disons que le niveau de performance s’élève au cours de la matinée, qu’il y a un creux autour du midi, puis qu’il repart dans l’après-midi. Or, il semble que l’on se dirige vers du soutien durant la pause du midi. C’est une ineptie.

L’horaire du soutien qui semble prévu est  contraire à toutes les recherches (renforcement du premier argument)

 

La solution la moins préjudiciable serait le mercredi. Mais, d’un point de vue pédagogique, est-elle la bonne ?

Impossible de trouver une bonne solution pour placer le soutien : à la rigueur le mercredi peut-être (le problème est insoluble)

 

Nous prônons avant tout un allégement de la journée.

Il faut renoncer à cette réforme qui augmente le temps de travail des élèves chaque jour

 

                        XXXXX   ARTICLE 3  XXXX

Semaine de quatre jours : des maires veulent un report

VÉRONIQUE SOULÉ

http://www.liberation.fr/actualite/societe/338684.FR.php

QUOTIDIEN : samedi 12 juillet 2008

……Tous les arguments sont CONTRE la réforme

 

Les réformes dans le primaire ont du mal à passer auprès des maires. Au-delà de leur étiquette politique, beaucoup s’inquiètent de ces bouleversements,

L’organisation du nouveau planning ne semble pas réalisable pour les maires

 

souvent introduits sans concertation.

Ils déplorent le fait de ne pas avoir été consultés

 

Le président de l’Association des maires de France, Jacques Pélissard (UMP), vient ainsi de demander au ministre de l’Education de reporter d’un an l’introduction de la semaine de quatre jours.

Ils proposent de reporter d’un an cette réforme qu’ils jugent précipitée

 

(( Simultanément, le président de l’Association des maires de grandes villes, Michel Destot, député-maire de Grenoble (PS), réclame des assurances sur le service minimum à l’école, à la veille de l’examen de la loi à l’Assemblée nationale.

H.S. ))

 

Dans une lettre à Xavier Darcos, Jacques Pélissard évoque les «difficultés» provoquées par la suppression du samedi matin. «Les remontées du terrain» témoignent d’un «sentiment de pagaille», «générateur de beaucoup d’inquiétudes pour les maires». «Les écoles d’un même territoire proposent des schémas différents d’organisation de la semaine, sans tenir compte du périscolaire ou du transport», souligne-t-il. Il prédit des difficultés en sus à la rentrée, «lorsque parents et élus supporteront concrètement les effets de cette réforme».

Ils dénoncent la pagaille, les difficultés matérielles pour tous issues de cette réforme (= précisions sur la première idée)

 

(( Le décret sur la suppression du samedi matin prévoit la possibilité d’organiser la semaine en huit demi-journées - ce qui revient à la semaine des quatre jours - ou en neuf demi-journées - avec le mercredi matin. Mais certains recteurs refuseraient la seconde hypothèse. L’académie de Paris a,elle, déjà opté pour les cours sur quatre jours.

Petite précision sur la réforme : elle prévoyait une certaine souplesse (4 ou 4,5 jours), mais depuis la situation s’est durcie : 4 jours seulement (détail peu utile au débat, trop pointu) ))

 

(( Michel Destot, dont l’association regroupe 37 villes de plus de 100 000 habitants, critique aussi la semaine des quatre jours.

Exemple supplémentaire inutile (cf. le §1 : les maires)  ))

 

(( Mais à l’approche du débat, le 15 juillet à l’Assemblée, sur le service minimum à l’école, il demande surtout des garanties sur la responsabilité civile et pénale des communes qui assument ainsi de nouvelles compétences en assurant l’accueil des enfants, une rétribution plus juste et des discussions sur le mécanisme déclenchant le service minimum.

H.S. ))